Ottawa (Ontario), le 26 mai 2023 – L’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) sonne l’alarme face au projet de loi 97 et à la proposition de déclaration de planification provinciale du gouvernement ontarien.

Le Projet de loi 97, Loi de 2023 visant à aider les acheteurs et à protéger les locataires du ministre des Affaires municipales et du Logement, Steve Clark, met en péril les terres agricoles de qualité de la province. Le projet de loi vient alléger la réglementation sur les terres protégées pour offrir une souplesse aux municipalités afin d’accroître l’aménagement résidentiel dans les zones de peuplement rurales ainsi que l’aménagement d’immeubles à logements multiples et d’infrastructures connexes sur le territoire rural. Les agriculteurs pourront également morceler une terre agricole et en changer le zonage dans le but de créer jusqu’à trois lots résidentiels.

L’étalement urbain en zone agricole n’est pas la solution pour l’ajout d’espaces résidentiels. Il faut préconiser la densification des espaces urbains actuels sans condamner les terres agricoles. Le développement d’espaces résidentiels en milieu rural peut aussi accroître le risque de conflit entre producteurs et non-producteurs, de même que limiter la croissance des entreprises agricoles.

La conservation et protection des terres agricoles de qualité est un enjeu important pour la sécurité alimentaire à long terme autant qu’un enjeu économique substantiel. D’ici 2032, l’objectif de l’Ontario est d’augmenter la consommation d’aliments cultivés et préparés en Ontario de 30%, ainsi que la production d’aliments cultivés et préparés en Ontario de 30%. Le projet de loi 97 pourrait venir à l’encontre de l’objectif d’augmenter la production d’aliments cultivés en Ontario et fragiliser les chaînes d’approvisionnement et de production locales.

Par ailleurs, durant les deux dernières années, l’Ontario a enregistré la variation de la valeur des terres agricoles la plus élevée au Canada. Dédier des terres agricoles à des constructions résidentielles ne fera qu’accroître la rareté de ces dernières et contribuera à une surenchère.

« Qu’on le veuille ou pas, il faut que la préservation des terres agricoles en Ontario soit prioritaire, et qu’on équilibre nos besoins en logements avec nos besoins en ressources naturelles », explique la présidente de l’UCFO, Renée-Claude Goulet.

« Le dernier recensement de l’agriculture indique que la superficie agricole totale de l’Ontario a diminué de 4,7% par rapport au recensement précédent pour s’établir à 11,8 millions d’acres en 2021.  Par conséquent, à peine 4,4% du territoire de la province est considéré comme des terres agricoles exploitables. » L’Ontario perd 319 acres de terres agricoles par jour, ce qui équivaut à la perte d’une ferme familiale moyenne chaque jour. En comparaison, en 2016, c’était 175 acres perdus tous les jours.

Le ministère des Affaires municipales et du Logement (MAML) tient une consultation et recueille des commentaires sur la proposition de déclaration de planification provinciale. Cette consultation se termine le 5 juin 2023. L’UCFO invite tous les agriculteurs et agricultrices de la province à se faire entendre et faire part de leurs craintes.

À propos de l’UCFO

L’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) est le seul organisme agricole francophone agréé de l’Ontario. Depuis plus de 90 ans, l’UCFO représente les intérêts du secteur agricole franco-ontariens. L’UCFO est la voix de plus de 2000 entreprises agricoles et près de 4000 travailleurs agricoles francophones engagés dans le développement socio-économique des communautés agricoles et rurales de l’Ontario. Pour en savoir plus, visitez ucfo.ca.

Pour plus d’informations :

Roxanne Lormand

Directrice générale, Union des cultivateurs franco-ontariens

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