Financement agricole canada (FAC) a rendu publique son plus récent rapport sur la valeur des terres agricoles au Canada. Ce rapport datant du 15 avril indique que lors du dernier semestre, la valeur des terres agricoles canadienne a augmenté de 10 %.
On apprend aussi qu’au cours des deux dernières décennies, la valeur des terres n’a jamais cessé de croître. Le pourcentage de croissance a véritablement explosé lors des deux dernières années. Les provinces de l’Ontario, du Québec et du Manitoba sont les trois endroits où l’on retrouve la plus grande croissance.
Certaines raisons peuvent expliquer cette récente hausse du prix des terres agricoles. La hausse des grains sur le marché mondial a sûrement contribué directement. Le coût de la machinerie et des équipements agricoles justifieraient l’achat de nouvelles parcelles agricoles. D’ex-producteurs laitiers, en vendant leurs quotas, se sont tournés vers la grande culture en achetant du terrain agricole. Finalement, depuis quelques années, nous avons aussi remarqué que des intérêts étrangers s’intéressaient à nos plus belles terres canadiennes et ne se gênaient pas pour faire monter les enchères. En même temps, puisque le marché de la bourse tarde à reprendre, certains spéculateurs et même une certaine banque à charte canadienne achetaient des milliers d’acres au grand mécontentement des agriculteurs.
Avec une telle hausse, il faut se demander si cette croissance risque éventuellement de nuire à la relève agricole ainsi qu’à la ferme dite familiale. Est-ce que les terres agricoles canadiennes seront éventuellement la propriété exclusive de compagnies à numéro ou bien d’investisseurs étrangers qui n’auront aucune réticence à exporter les récoltes vers d’autres cieux ?
À bien y penser, si le Canada ne prend pas de mesures concrètes pour prévenir un tel scénario, au prix où se négocie le nouvel « or brun », les prochaines générations d’agriculteurs canadiens risquent fort bien de ne jamais appartenir de terres agricoles.