Le 12 mars, l’Université de Guelph a annoncé son intention de se départir de ses deux collèges de l’est de la province. Une décision sans consultation, ni négociation. Bref, une rupture sans préavis, un divorce quoi !
Mon premier réflexe lorsque j’ai entendu la rumeur pour la première fois, la veille, c’est que c’était impossible. En prenant du recul, je crois maintenant qu’il s’agit d’une belle démonstration de la fragilité de nos institutions et de l’importance de ne jamais rien tenir pour acquis. Peu était assez paranoïaque pour prédire une telle annonce la semaine précédente.
Maintenant que faire? Perdre Alfred signifiait qu’il n’y aurait plus de formation agricole en français en Ontario et perdre Kemptville signifiait qu’il n’y aurait plus de formation technique en agriculture dans l’est de la province. Une situation tout à fait inacceptable et pour ainsi dire, inconcevable. L’alternative pour notre relève? Aller chercher une formation à St-Hyacinthe – loin, mais en français – ou à Ridgetown – loin et en anglais. Et qui aidera aux travaux sur la ferme pendant que la relève s’instruit ?
De telles fermetures auraient des effets extrêmement néfastes sur la francophonie et sur l’industrie agricole ontarienne. On ne dira jamais à quel point il faut avoir des jeunes entrepreneurs bien formés, de bons gestionnaires d’entreprises dans une industrie en constants changements et pleine de potentiel, mais on se débarrasse de nos infrastructures. La première ministre nous lance le défi de doubler nos croissances, mais pour des raisons financières, nous enlève nos outils de formation et de développement de notre main d’œuvre !
Heureusement qu’un vent d’optimisme souffle sur Alfred avec la mise sur pied d’un comité de transition et l’intervention de La Cité et du Collège Boréal qui reprendront l’offre de cours. Il reste beaucoup de négociations et d’entente à conclure, mais la poussière retombe et nous sommes sur la bonne voie.
Je souhaite une bonne chance à nos partenaires et collègues de Kemptville dans leurs efforts pour préserver leur institution de formation et une bonne vigilance à tous les Franco-Ontariens qui s’impliquent dans leur communauté pour conserver ce que nous croyons être déjà acquis!