Lors de mes vacances d’été, j’ai eu la chance de faire une petite visite chez nos voisins américains, et plus spécifiquement dans les états de New York et du New Jersey. J’en ai profité pour aller dans les supermarchés afin de comparer le prix du lait américain avec le nôtre. À ma grande surprise, j’ai constaté que les prix du lait canadien et américain naviguaient dans les mêmes eaux. Je dois cependant mentionner que je ne suis pas allé dans les magasins à grande surface tels que Wal-Mart ou Costco, mais plutôt dans des chaînes d’épicerie de taille moyenne (Shoprite).
Ceci étant dit, à en croire certains médias, plusieurs citoyens s’imaginent que les Américains payent leur lait à un prix beaucoup moindre que le nôtre. Or, bien que mon étude ne soit pas scientifique, j’ai pu constater que dans certains cas, ils payent exactement le même prix qu’au Canada.
Pour continuer dans la même veine, j’ai aussi eu la visite, cet été, d’un producteur laitier du sud de l’État de New York qui trait pas moins de 750 vaches avec l’aide de sa famille et d’une dizaine d’employés. Métier commun oblige, nous avons comparé le prix que nous recevons respectivement pour notre lait, de même que certains coûts de production. Le constat auquel nous en sommes venus m’a bouleversé. Après avoir converti son prix, nous en sommes arrivés à une différence de près de 50 cents le litre!
Si les producteurs américains reçoivent 50 cents de moins par litre de lait produit que leurs homologues canadiens, comment se fait-il que les consommateurs des deux pays payent le même prix à la caisse? La réponse est claire : les transformateurs américains en mettent plein leurs poches au détriment des agriculteurs et des consommateurs.
Et pendant ce temps, chez nous, les transformateurs canadiens font des campagnes publicitaires et de nombreuses sorties médiatiques pour décrier le fait qu’ils payent le lait beaucoup trop cher aux producteurs. Plusieurs sont même allés jusqu’à réclamer la fin du système de quotas. Franchement !
En tant qu’agriculteur, c’est donc de notre devoir de nous tenir debout et de crier haut et fort les bienfaits du système de gestion de l’offre canadien. Les consommateurs doivent comprendre notre perspective, car après tout, c’est ce même système qui assure à des milliers de familles agricoles canadiennes un revenu assuré et une vie convenable.
La première chose que les transformateurs aimeraient qu’il arrive, c’est que les producteurs ne s’entendent pas entre eux sur cette question, ce qui aurait pour effet de créer un mouvement de discorde. Alors ne tombons pas dans le panneau des transformateurs et restons unis pour le bien de notre communauté.
Oui au système de gestion de l’offre !