Orléans était jadis un village très rural et agricole, majoritairement francophone et à proximité de la ville d’Ottawa. Par contre, suite au boom immobilier commercial et résidentiel de dernières années, le taux de francophones sur son territoire a drastiquement diminué. Si bien que les francophones ne représenteraient plus que le tiers de la population du secteur d’Orléans.
Récemment, les frères Bellemare, tous deux des francophones originaires de Cornwall, ont ouvert une treizième épicerie sous la bannière Farm Boy, située à Orléans. Cette chaîne alimentaire se spécialise dans la fraîcheur de ses fruits, ses légumes, ses produits de la boulangerie, sa charcuterie, ainsi que ses produits laitiers.
Dernièrement, des commentaires dans le quotidien Le Droit ont éveillé mes sens et ont chatouillé mes racines franco-ontariennes. Plusieurs lecteurs ont exprimé leur déception face à l’affichage unilingue anglophone de la nouvelle épicerie des frères Bellemare. Ces derniers semblent avoir pour le moins ignoré la réalité francophone d’Orléans.
Le 26 juillet dernier, j’en ai donc profité pour aller voir de mes propres yeux si c’était vraiment tel qu’on le racontait. Une simple balade à travers les rangées a suffi pour constater ce que je craignais le plus : non seulement un affichage unilingue anglophone, mais un personnel qui l’est tout autant !
Inutile de dire que j’étais fort déçu, voire insulté. J’ai donc décidé de me mettre en ligne et d’attendre patiemment mon tour à la caisse. Le dernier client en avant de moi ayant terminé, je suis passé à la caisse avec mon panier vide et j’ai expliqué à la caissière (dans la langue de Shakespeare) que tant que la direction n’aura plus de respect pour la communauté francophone, je ne ferai pas mes courses à ce magasin.
Ce qui me désole le plus, c’est que les propriétaires sont des Franco-ontariens. Or, je crois franchement que nous ne devons pas ignorer ce tiers et desservir cette population qui fait partie intégrante de cette communauté.
Comme écrivait un certain lecteur du journal Le Droit, «On a même plus besoin des anglophones pour nous taper dessus, ont le fait très bien entre nous!».