Comme vous le savez évidemment, le Canada a signé un accord de libre-échange avec l’Union européenne, ce qui aura des impacts sur de nombreux produits agroalimentaires. De tous ces produits, l’industrie laitière sera incontestablement la plus durement touchée avec tous ces fromages importés que l’Union européenne vendra en sol canadien.
Personnellement, si je vais au magasin acheter un bloc de fromage, je ne vais pas en acheter davantage parce qu’on m’offre une plus grande variété de produits. Je crains que ces nouveaux choix encouragent les gens à essayer et à adopter des produits qu’autrement ils n’auraient pas pu acheter dans nos épiceries.
Alors que les fromageries canadiennes qui utilisent du vrai lait peinent déjà suffisamment à faire compétition avec les prix des fromages bourrés de poudre (substances laitières modifiées), elles devront maintenant se chicaner leur place sur les tablettes des épiceries avec les fromages européens qui ne sont peut-être pas faits de lait pur à 100 %.
Et cela se traduira sûrement par des pertes de revenus pour toutes les fromageries, ce qui pourrait même engendrer des surplus de lait, et donc une perte de revenus directement à la ferme. Advenant la possibilité que Dairy Farmers of Ontario nous paye moins cher pour notre lait, ceci pourrait même ralentir le développement des fermes laitières canadiennes. Si les producteurs de lait européens ont des aides directes de leur gouvernement, pourquoi devrait-on mettre en péril ou mettre la hache dans une industrie canadienne fleurissante qui rapporte gros ? Il sera difficile de concurrencer des producteurs laitiers européens dont les revenus sont subventionnés à 65 %, ce qui leur permet de vendre leur lait à un meilleur prix aux fromagers européens et leur donne un avantage substantiel par rapport à leurs concurrents canadiens.
Je crains que M. Harper ne soit en train de laisser tomber les producteurs laitiers canadiens au profit de ses copains éleveurs de bœufs de l’Ouest canadien, bien qu’il dise le contraire.