Pour ceux qui l’ignoraient, Santé Canada mène présentement une consultation ouverte jusqu’au 12 décembre sur l’utilisation des néonicotinoïdes.   http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pest/part/consultations/_noi2013-01/index-fra.php

Comme Agricom vous l’expliquait dans sa dernière édition, les néonicotinoïdes sont un groupe d’insecticides utilisé pour le traitement des semences de maïs et de soya. Depuis quelques années, toutes les semences en sont systématiquement enrobées, tandis qu’elles sont de plus en plus pointées du doigt pour les hauts taux de mortalité constatés chez les abeilles.

L’opinion publique se manifeste de plus en plus fortement contre l’utilisation de ces insecticides et les résultats des études commencent à être publiés. Il faut bien évidemment que santé Canada fasse sa propre enquête, mais nous devons nous assurer que celle-ci ne soit pas influencée par l’opinion publique et que seuls les faits scientifiques sont considérés.

Par contre, de notre côté, les abeilles sont des alliés trop importants pour ne pas en prendre soin et plusieurs remettent en question la nécessité d’utiliser systématiquement des semences traitées. En tant qu’agriculteurs, vous êtes-vous déjà posé les questions suivantes : l’insecticide est-il vraiment indispensable? Cause-t-il plus de tort que de bien? Certains entomologistes et agronomes recommandent de diminuer son utilisation au minimum et de la réserver pour le soya destiné à l’alimentation humaine et pour le maïs de semence.

Sans faire comme les Européens et tout bannir d’un seul coup, je crois que le principe de précaution s’appliquerait bien dans ce cas-ci. Une utilisation prudente et réfléchie par opposition à une utilisation automatique et continuelle serait probablement de mise le temps que des études soient réalisées.

J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la campagne de sensibilisation que font les producteurs d’engrais avec leur programme d’intendance 4R : « right fertilizer source, right time, right rate and right place». Soit, en bon français : le bon produit, au bon moment, au bon endroit et de la bonne dose. Bref le gros bon sens.

L’agronome en moi me dit qu’une utilisation systématique d’un insecticide sur d’immenses superficies pourrait avoir des conséquences néfastes insoupçonnées. Cela étant dit, avant que l’opinion publique ne nous dicte le choix des produits que nous pouvons ou pas utiliser, il vaudrait mieux être prudent et faire de bonnes études scientifiques pour établir les faits.