Lors des Olympiques de Londres, j’écoutais une émission où les athlètes étaient questionnés sur ce qu’ils ont dû sacrifier pour réussir.  Quelques jours plus tard, Simon Whitfield, double médaillé, se blesse lors du triathlon et ne peut terminer son épreuve. On pouvait ressentir sa peine et son désarroi.  Voici quelqu’un qui a sacrifié quatre années de sa vie pour une autre victoire aux olympiques et qui n’a pas réussi à atteindre son but.

Tout ceci m’a fait réfléchir à la situation dans laquelle nous les agriculteurs, nous nous retrouvons.  Chaque jour de la vie, chacun de nous a sacrifié du temps en famille et des nuits de précieux sommeil.  Nous avons investi plus d’heures qu’on peut compter pour parvenir à nos fins.  Lorsqu’on réussit, on ne s’y attarde pas, mais lorsque, comme Simon Whitfield, nous faisons tout notre possible et qu’un imprévu nous fait trébucher, on réalise enfin.

Dernièrement, dans certaines régions de la province, la sécheresse de cet été a causé des pertes importantes aux récoltes.  Quelques-uns de mes voisins se sont rendus dans la région de Renfrew, où la sécheresse y a particulièrement laissé sa trace.  Dans plusieurs champs, le maïs atteignait à peine deux pieds de hauteur. Certains fermiers ont même envoyé leurs animaux manger les plants de maïs au champ pour tenter de le réchapper malgré tout.

Pendant ce temps les gouvernements, tant du côté fédéral que provincial, disent qu’ils ont besoin de plus de temps pour évaluer la situation.  Outre un report d’impôt qui a été annoncé par le gouvernement fédéral tout récemment, les agriculteurs sont laissés sans réponses face à l’éventualité de perdre tous leurs investissements.

Ces agriculteurs, qui ont investi toute leur vie et leurs énergies dans leur entreprise, méritent mieux que ça… Mieux que des réponses vagues et des pseudo programmes d’aide du moins.  Ils ont besoin de savoir à quoi s’attendre pour pouvoir prendre des décisions importantes qui détermineront l’avenir de leur entreprise. 

Une stratégie pour la sécurité alimentaire qui pourra assurer une continuité et un revenu aux agriculteurs qui font face à de tels désastres est de mise.   Les programmes existants ne semblent pas procurer de vraies solutions, ni répondre aux besoins urgents des agriculteurs que l’on rencontre sur le terrain. D’autant plus qu’ils répondent à une mince partie d’éleveurs affectés par le désordre climatique.

Pendant que les paliers gouvernementaux continuent leurs analyses et leurs évaluations, je leur suggère donc de prendre un instant pour se mettre dans la peau de ces gens qui ont déjà beaucoup sacrifié. Cela leur permettra de comprendre que ce dont ils ont besoin, c’est de l’espoir.  J’espère qu’on pourra leur en offrir très bientôt.